Départ pour le pays de vieux et des caniches qui puent (et vice versa?). N'ayant ni internet ni crédit téléphonique, je vous souhaite d'avance un joyeux noël en famille.
A la semaine prochaine...

rorschach needed at 2:12 AM

13.12.05

C'est l'histoire d'une femme qui se fait violer, qui plus tard se rend compte qu'elle est enceinte et décide de garder l'enfant. Celui-ci, fille ou garçon est élevé à sa manière, devient mauvaise graine ou docteur en astrophysique, aime sa mère ou la quitte. Ceci importe peu. Tout comme importe peu le fait que, parfois, la mère le/la serre dans ses bras et lui dise. "Je suis content que tu existes". La mère aime son enfant parce qu'il est là.

Un jour le violeur revient et lui dit: "En fait, tu vois, c'était pas mal que je te viole..."

Ces temps-ci, des gens s'engeulent sur ma télé et me demandent si en mon âme et conscience je crois que la colonisation a eu des effets positifs ou si je pense qu'un projet de loi proclamant cet état de fait est légitime?. Des gens me demandent de débattre et de réfléchir bien que je ne sois pas historien et qu'ils ne le soient pas plus que moi...
"Eh oh, y a quelqu'un?!"
Le problème n'est pas de savoir qui a tort ou raison. On pourrait me lister 100 ou 1000 effets positifs de la colonisation que le problème ne serait toujours pas là.
Mettons que le français moyen n'ait pas envie d'assumer les crimes de ses pères, mettons qu'il se disculpe des fautes passés en les répercutant sur "le gouvernement et l'époque". Si l'on oublie une certaine lacheté de la chose, ça serait presque légitime. Mais alors ce gouvernement (je n'inclus pas les historiens) devient le violeur, la seule entité au monde qui n'a pas le droit de juger des effets de son crime. Non pas parce que ceux-ci ont pu avoir des conséquences bénéfiques ou pas. Mais parce que, positifs ou pas, l'acte fondateur de ces effets reste suffisemment déguelasse pour qu'on la ramène pas à son sujet ou que, si on ose le faire, l'on batte retraite à la première protestation de la victime (ou au moins l'on dise "Ok les gars, on s'assoit et on discute").

Accepter de débattre sur le contenu d'une telle loi, c'est accepter que le coupable puisse décider de la validité de son crime, droit que seule l'ancienne victime et, au pire des cas, des observateurs impartiaux devraient avoir.

rorschach needed at 9:52 PM

11.12.05

Un nostalgique des jeux de mots mathématiques

rorschach needed at 2:02 AM

8.12.05

Eté 44: la Finlande en grand besoin d'armes demande l'aide de son alliée, l'Allemagne: le président finlandais Ryti réussit à faire inscrire sur le traité une clause par laquelle il s'engage à ne pas conclure de paix avec l'URSS pendant toute la durée de son mandat.
Sans se faire prier, il démissionne deux mois après permettant à son ancien ministre le marshall Mannerheim de prendre sa place et de dire: "Ah non non les gars, j'ai rien signé moi".
La Finlande concluera la paix avec les alliés, conservera son indépendance mais sera cependant taxée de lourdes réparations de guerre.
Malgré tout, le geste a une certaine classe.

rorschach needed at 12:04 AM

5.12.05

"Vous allez mourir Morse."
Depuis le temps, je connais toutes ses réactions à ce genre d'annonce. L'instant d'avant, il marche sur le front de mer reconstitué et des jets de sable aux grains identiques jallissent sous ses pas. Le ressac de l'océan numérique tourne en tâche de fond, son esprit est encombré de problèmes qu'il broie entre les mâchoires de son intellect entrainé. L'instant d'après...
Nous sommes debout tous les deux dans une bulle d'obscurité. Une douzaine de cafards de protection ont surgi de ses poches et explorent minitieusement la frontière opaque à la recherche d'une ouverture. Les routines de sécurité incorporées à sa personnalité se sont activées dès que le piège s'est refermé. Il n'a pas peur, pas encore.
"Je vous connais?"
Il ne me voit pas. J'ai réduit l'environnement à zéro - question d'économie.
"C'est la deux cent quarante troisième fois que je vous tue", réponds-je.
La bulle commence à se rétrécir autour de nous. Les fois précédentes, il a cherché à discuter. Il m'a sauté dessus, griffes en avant. Il m'a offert des morceaux de rêve sous forme de temps machine supplémentaire. Il ne s'en souvient plus, évidemment. Cette version est plus jeune que toutes celles que j'ai déjà éffacées. Il s'en faut d'une fraction de seconde en équivalent temps du monde réel. Presque une année pour lui et moi.
"Vous ne pouvez pas vous en sortir argumente-t'il. A l'instant exact où vous chercherez à vous enfuir de cette bulle, votre personnalité sera repérée et détruite. Alors que la mienne sera restaurée dans son intégralité.
-De quand date votre dernière sauvegarde complète?
-Je suis un homme très occupé, biaise-t-il. Je n'ai pas eu le temps de me dupliquer depuis plusieurs mois. Il existe des copies partielles de mes activité bien entendu, mais... Quelle importance cela peut-il avoir pour vous de toute façon?
-Toute l'importance du monde croyez moi."
La bulle se referme sur nous comme un poing géant. Morse se débat, réecrit ses propres routines de survie dans une tentative désespérée de transcendance. Les cafards numériques se volatisent en premier, puis je l'envellope et l'écrase sous le poids combiné de mon propre désespoir et de son désir que tout s'arrête. La panique qu'il ressent, les cris qu'il pousse me chatouillent de l'intérieur. J'ai beau étudier à chaque fois l'ensemble du processus, je ne comprends pas comment il fait pour cesser d'être là.
Sa façon de mourir est toujours la même: Une plainte, puis d'autres, subtilement déphasées, jusqu'à ce que le tout se confonde en une bouillie de bruit blanc, mêlé aux cendres froides de ses émotions. Je n'ai jamais tué personne d'autre et j'ignore si chaque personnalité numérique trace ainsi sa fin comme une signature personelle. Ce genre de spéculation m'occupe parfois. J'ai beaucoup de temps libre. Trop sans doute.
Je meurs avec lui, bien sûr, mais je n'y crois pas.
A l'instant où ma victime disparaît, le signal d'activation de sa copie jallit des couches basses du système. Je m'enroule comme un parasite autour du faisceau crypté, repère la dernière sauvegarde intégrale de sa personnalité et la détruis. Ceci déclenche une procédure d'urgence qui force les unités d'archivage à injecter une copie plus ancienne de ma victime dans le virtumonde. Lorsque Morse reprend conscience, il est plus jeune que celui que je viens de tuer d'environ quatre mois. Pratiquement une demi seconde en temps réel.
Je me rapproche

by J. C. Dunyach in Les jours inutiles

rorschach needed at 11:38 PM

1.12.05

j-5

-Allo
-Allo Jean-Michel. C'est Ben. T'as eu mon message?
-Non, j'ai pas de répondeur. Pourquoi?
-Ben en fait, tu sais ton cv en anglais que tu m'avais passé....
-Oui.
-Ben je l'ai modifié pour faire le mien mais je l'ai envoyé en laissant ton numéro de téléphone.
-Bravo!


Aujourd'hui

-Allo?
-Monsieur Arnoux? C'est la mission économique de Clermond Ferrand.
Ok... Si j'explique la situation, il va passer pour un con. Il faut que j'agisse comme lui: Je suis un poilu qui fait du sport, je suis un poilu qui fait du sport, je suis...
-mmmmmm Oui, oui c'est moi.
-C'était pour vous dire que j'ai eu une réponse de Gomel. Et le centre de stats veut bien vous prendre en stage là bas sous condition que vous ne manipuliez pas de donéées sensibles.
Gomel,Gomel... Ah! Biélorussie, mafia, enlévements, dernière dictature d'Europe.
-Ah mais c'est génial!
-Par contre mon contact là bas craint pour votre sécurité. Un mois, c'est pas pareil que six vous comprenez.
Tu m'étonnes!
-Non mais j'ai pas peur, je me suis entrainé 20 ans en Bretagne dans l'attente de ce jour. Assassinechi.
-Bon pour le logement....

Je vous passe la suite de cette conversation anthologique pour vous communiquer l'info importante de ce post qui est:

rorschach needed at 2:52 PM